Tueur professionnel traversant les États-Unis au rythme des missions qui lui sont attribuées, Edison North ne laisse que décombres et corps calcinés sur son passage. Lorsqu'il s arrête acheter un burger au restaurant du coin, il n'a pas prévu de carnage. La seule raison qui le pousse à commettre un nouveau massacre, c'est la solitude. Ce sentiment qui l'habite et qu'il reconnaît dans le regard d'une petite fille, derrière lui dans la queue. Banale au milieu de la foule, il sait qu'elle mérite mieux. Il la kidnappe alors et disparaît sans laisser de traces. Loin de devenir pour lui un jouet ou une prisonnière, Christian sera sa protégée. Les années d'apprentissage qui s'ensuivent, les épreuves qu'ils vont rencontrer vont même les rapprocher. Mais dans un commerce comme le leur, quand les sentiments entrent en jeu, les rôles peuvent vite s'inverser et les prédateurs devenir des proies.
Mai 2019 Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce roman m'aura vraiment perturbé. L'histoire commence fort avec un enlèvement, j'ai automatiquement pensé à mes filles, ce qui m'a valut des rêves assez surréalistes (mdr). La psychologie des personnages m'a autant tenu en haleine que le déroulement des événements, Edison a sa manière bien à lui de penser, j'ai adoré sa personnalité alors que c'est lui le grand méchant de l'histoire, au fond, l'habit ne fait pas le moine. En un regard, il a reconnu une part de lui dans les grands yeux de cette gosse en maillot de bain. Christian qu'il appellera très vite Xtian, il la rassurera avec toute la rudesse dont il est capable, mais aussi avec toute l'honnêteté dont il dispose. Il n'est pas là pour lui montrer la merveilleuse vie des bisounours, non, il la prendra sous son aile, mais attention le piaf a les serres aiguisées. Par la force des choses, il deviendra son mentor et lui montrera comment s'élever face aux moutons qui ont choisi de suivre un berger qui les mène vers l'abattoir. C'est donc de ville en ville, de mission en mission qu'on les voit évoluer tous les deux. La petite fille devient ado pour devenir une femme forte qui ne s'en laisse pas compter et qui est mue par son instinct. Quant à lui, il vieillit, doucement, mais sûrement, ce vieux loup solitaire n'a rien d'un Dieu bien qu'il occupe tout le ciel de Xtian.
Edison le sait bien, ils sont deux pièces d'un puzzle qui ne s'assembleront jamais, car au fond, ils se ressemblent trop.
Le bien. Le mal. Difficile de savoir où s'arrête la frontière entre les deux tant leur monde n'a rien à voir avec le nôtre. Ce sont eux qui font le sale boulot, ils sont payés pour, point barre, la culpabilité n'a pas sa place et le "tant pis pour eux" n'est rien d'autre qu'un coup de roulette russe. Xtian va devoir intégrer tout ça alors qu'elle n'est encore qu'une enfant. En tant que mère "poule" c'est dur à admettre mais c'est le meilleur service qu'il ait pu lui rendre, parce qu'au fond, ici, on parle avant tout de survie "mange ou soi mangé" fais ton choix et assumes le.
La fin nous laisse un peu sur le bord de la route, et je me suis surprise à regretter de ne pas en savoir plus sur ce qui adviendra d'eux.
Je terminerais en disant que je suis vraiment contente d'avoir cédé à la tentation. Bien que j'ai dû faire une pause à 1/3 pour prendre un peu de recul (mes nuits étaient vraiment trop agitées), Blackbird aura réussi à me faire passer par une multitude d'émotions. N'est-ce pas au fond l'essentiel à en retenir ? Je ne peux que vous recommander à découvrir la plume de Michael Fiegel, humour noir garantit !