Secrète et mystérieuse, Elzbieta est une jeune étudiante solitaire qui fuit les autres et préserve jalousement son intimité. Séduit au premier regard par cette jeune femme qui dissimule de profondes cicatrices sous ses longs cheveux, Silas est bien décidé à l’apprivoiser. Il réussit alors à louer une chambre en colocation dans la même maison qu'elle. Mais on est bien loin du coup de foudre réciproque : Elzbieta veut obliger Silas et T-Rex, son gros chien dont elle a une peur panique, à partir. Elle se lance dans une véritable guerre où tous les coups sont permis.
Mais de la haine à l'amour il n'y a qu'un pas et Silas est bien décidé à ne pas se laisser faire, la guerre est déclarée !
Novembre 2020 Je souhaiterais tout d'abord remercier Fanny André pour ce partenariat, cette année à tes côtés m'aura donné un sentiment de normalité dans le chamboulement sanitaire que nous avons tous subi. Si je dois terminer sur ce roman, alors, cela sera une fin en beauté. En effet, Malgré nos différences était une bouffée d'air frais, il est arrivé au moment où justement j'étais crevée et en flux tendu h24 au boulot. Il semblait si simple de prime abord et me garantissait des situations cocasses et fun ! Je ne m'attendais pas à avoir un énorme crush pour Silas, et encore moins pleurer autant à la fin. Mon dieu, ce livre <3 Clairement, ce roman est tout ce que j'aime ! Il vient vous cueillir en douceur pour finir par vous prendre complètement dans ces filets, impossible de résister, on tourne les pages dans une espèce de frénésie.. Les personnages m'ont habité toute la durée de ma lecture, je n'arrêtais pas de penser à Elz et Silas, à ce qu'ils avaient pu vivre, à ce dont on se doute, à ce qu'ils taisent... L'auteure nous donne pièce de puzzle par pièce de puzzle, on en veut toujours plus.
Elz est une jeune femme faite d'ombres quand Silas n'est que lumière. Alors forcément, niveau attraction, le niveau était haut. Le papillon ne pouvait être qu'attiré par sa flamme pour autant, elle ne sera pas la seule à s'y brûler. J'ai adoré leurs joutes verbales, mais aussi les coups fourrés, ce jeu du chat et de la souris était délectable.
Autant les failles d'Elzbieta sont assez évidentes, autant celles de Silas nous surprennent, les préjugés même pour nos bookboyfriends ont la vie dure ! Et oui, le spécimen n'est pas juste alléchant, c'est aussi une magnifique personne <3 encore une fois, énorme crush, pas de fangirling (bien qu'il y ait matière), il nous faudrait beaucoup plus de Silas pour peupler ce monde !
Et la boule de poils me direz-vous, je ne pouvais finir que sur lui. Ah T-rex, il est l'élément central de ce roman, et on ne s'en rend compte que bien trop tard. Parce qu'au final, avec le recul, ce sont 3 âmes cabossées par la vie qui sont dépeintes par Fanny André. Et bien que T-Rex va être celui qui aurait dû les séparer, c'est lui qui les liera d'une manière irrévocable.
J'ai tellement peur de trop vous en dire ! J'ajouterais donc que les sujets abordés m'ont vraiment surpris, je m'attendais à une romance un peu légère et je me suis pris un coup de pied retourné qui m'a mise à genoux. Ce que j'ai pleuré Fanny, tu n'as pas honte (Non ? Tu as raison, la honte, c'est pour les faibles) ! Foncez lire Malgré nos différences !!! Je vous laisse avec une série d'extrait, si après ça vous ne succombez pas, je ne m'appelle pas Ninou :p
"Vu que je marche en ligne droite, nez baissé, parfois même en lisant – ouais, j’ai déjà bouffé un poteau avec cette habitude, mais ça vaut mieux que de croiser le regard des autres –, je ne remarque pas tout de suite la roue qui dépasse sur l’allée précédée d’une chaussure de cuir. Je relève la tête au dernier moment quand je suis à deux doigts de heurter ladite chaussure, mon cœur faisant un bond subitement – comme moi – pour éviter la collision. Mon regard remonte le long de la fameuse boot version chantier, et je trouve un jean, qui se révèle être porté par le nouveau. Il me sourit. Verts ou bleus, les yeux ? Dans ce genre, en tout cas… — Salut, tu veux que je t’accompagne ? Je cligne des paupières, et une mèche de cheveux s’accroche à mes cils un peu trop maquillés. Je viens de changer. « Bad Boy Blue » avait ma préférence à «Atomic Turquoise ». Eh oui, je me teins sûrement en grande partie à cause des noms ! Voyant qu’il ne bouge pas, et étant de nature polie, je me borne à répondre : — La BU est à cent mètres. Mais il reste là comme un con, en plein milieu. — Un café ? Je manque de peu de m’immobiliser de nouveau, mais l’élan étant une force qui déboîte, je le dépasse sans broncher, écrasant le sol de mes Doc. — Y a une machine à la BU, merci… Il lève une main qui se veut… apaisante ? — Écoute, je souhaitais juste faire connaissance ; j’ai dû parler à tout l’amphi sauf à toi. Je finis par m’arrêter, sans doute trop atterrée par sa répartie. — Ah !… Donc, je suis la dernière, tu t’y colles ? Merci, mais non, merci, c’est un peu l’argument le plus moisi que j’aie jamais entendu. Je préfère être franche, au cas où il se montrerait incapable de comprendre seul que c’était vexant, quoi ! Dernière ? Pauvre type… Je repars. — Et si je te disais que ta nouvelle couleur est assortie à ma bécane ? C’est un signe, on doit se parler ! Je dois avoir la mâchoire qui pend, tant je trouve ça débile. Il n’a pas sorti ça. Pas en vrai. Sauf qu’il sourit et semble à deux doigts de se marrer comme un abruti. Yeah, je suis la dernière et je suis assortie à sa bécane ; dans le genre rapprochement cosmique, ça se pose là. Après avoir haussé un sourcil aussi haut que je peux, je conclus, péremptoire : — Change de bécane. "
"Quand j’arrive à l’étage, mon chien sur les talons, la porte d’Elzbieta s’ouvre devant moi au fond du couloir. Elle sort sans faire attention, puis se fige en nous apercevant. Je remarque aussitôt son regard qui pique vers le bas et sa bouche qui s’ouvre, comme si elle s’apprêtait à crier en entendant les griffes de T-Rex sur le carrelage. Elle recule et percute le chambranle de sa chambre, faisant claquer la porte contre le mur. Je fronce les sourcils. — Elzbieta ? Blanche comme un linge, elle pointe T de l’index. — Voici T-Rex. Il est parfaitement éduqué et propre. C’est une crème, je t’assure que… Sa respiration se fait plus sifflante. — Décampe d’ici avec cette bestiole ! me coupe-t-elle en criant, sa voix étrangement aiguë. Elle semble carrément terrifiée. — T, au pied ! J’ouvre la porte de ma chambre qui est à deux pas et lui fais signe. Obéissant, il file s’installer au pied du lit. Je vois à ses oreilles qu’il est perturbé par mon ton sec. Il faudra que je me fasse pardonner après. J’avance ensuite dans le couloir. — Elz, écoute… — Comment tu as osé venir avec un chien ! La façon dont elle prononce ce dernier mot, on croirait que j’ai apporté un déchet radioactif. [...] — Je te le redis : T-Rex est vraiment adorable, il n’y a rien à craindre. — D’où le nom T-Rex, je suppose ? Comme dans Jurassik Park, raille-t-elle, le visage dur. J’hésite une seconde à lui expliquer pourquoi je l’ai baptisé ainsi et que c’est pour le groupe de rock vieillot, non pour le côté dino. Puis j’y renonce : elle n’est pas en état de l’entendre de toute façon. — Elz… — Elzbieta ! Évite le « Elz », on n’est pas potes et tu es sur le point de dégager parce que je vais te dégoûter en moins d’une semaine, promis. Toi et ton chien allez fuir la queue entre les jambes, assure-t-elle. — C’est là où elle est située, il faut dire. Je frotte mon crâne rasé, réalisant qu’ironiser sur le sujet ne risque pas d’aider. Surtout après les remarques de Jo sur le fait de lui foutre la paix ; il manquerait plus qu’elle lui dise que je la harcèle sexuellement maintenant. "
"En arrivant à mon tour dans la salle de bains, je suis agressé par une vague de parfum, de déodorant et de laque mêlées qui me fait tousser. Les yeux me brûlent aussitôt tant c’est corrosif ! Jamais cette fille n’a pué comme ça ; c’est donc volontaire et une tentative sournoise pour m’assassiner. La manche sur le visage, paupières plissées, je me dirige vers la fenêtre pour ne pas finir asphyxié. Mais une écharpe est enroulée une dizaine de fois autour de la poignée pour m’empêcher de la manipuler. Je lutte plus de cinq minutes avant d’en venir à bout et peste maintenant comme un charretier, en larmes. En particulier, quand j’entends son pas dans le couloir et son éclat de rire moqueur. Elle referme même la porte, histoire de m’emprisonner dans ce nuage toxique. J’y suis presque et préfère m’acharner sur le dernier nœud serré qui me résiste. Enfin, je réussis à ouvrir grand la fenêtre, me penchant à l’extérieur pour aspirer l’air frais à pleins poumons. Mes yeux arrêtent de pleurer, mais je crois qu’ils doivent être aussi rouges que ceux d’un toxico ! Je me retourne, en rogne, mais ce que je découvre m’achève. Elz ne s’est pas contentée de transformer cette salle de bains en piège mortel, elle a également refait la déco depuis que je me suis lavé les dents hier. Si à ce moment-là tout était rangé, presque vide à part une bombe de laque et une brosse à cheveux, là, chaque centimètre carré du meuble qui entoure le lavabo est recouvert par des produits à elle. Il y en a partout. Elle a aligné des rouges à lèvres – comment elle peut en avoir autant ? On dirait un putain de nuancier de chez Castorama ! –, des flacons de vernis qui représentent eux aussi tout le spectre coloré connu, paillettes en prime, des crèmes diverses et même une boîte de tampons… un gros bordel de nana. Après la surprise initiale, je retiens un sourire. Si Elzbieta veut m’expliquer que je ne suis pas le bienvenu, je crois qu’elle fait ça avec une grande subtilité. "
"Remontée, je me tourne sans y penser et découvre Silas un peu plus haut, entre Enzo et Renan. Il a le visage appuyé sur sa paume ouverte et prend des notes de sa main gauche. Tiens, je n’avais pas remarqué ce détail. Comme s’il le sentait, il lève la tête, et nos regards se croisent. Aussitôt, il me sourit avec ce que j’identifie comme une ironie grinçante pour se foutre de ma gueule et je lui fais un doigt d’honneur sans réfléchir. Un raclement de gorge assez bruyant du prof me fait sursauter, je me retourne et constate qu’il me fixe. Oups ! Morte de honte, je pique du nez sur ma feuille que je gribouille ostensiblement. Peut-être avec trop de conviction, personne n’écrirait aussi gros à moins de vouloir être lu à cinq rangs d’ici… Tiens, bonne idée, je pourrais marquer VA TE FAIRE pour Silas. Le prof n’insiste pas, sans doute parce que je suis plutôt discrète d’habitude. Ça semble impossible vu la distance qui le sépare de moi ; pourtant, j’ai presque la certitude d’entendre Silas rire derrière moi. Et là, je percute qu’il est bien devenu « Silas » et plus « le nouveau ». Je me frappe le front avec mon poing et soupire. Un rire plus fort me parvient, et le prof se racle de nouveau la gorge, franchement mécontent maintenant, sans s’abaisser à nous reprendre directement comme des gosses. Je sors mon portable et tape un SMS rapide pour Nikkie :
J’ai besoin d’aide, faut que tu me donnes des idées pour un plan diabolique.
Mon degré de méchanceté dépasse maintenant celui de Gru dans Moi, moche et méchant et j’ai bien envie de le bouffer tout cru, le barbu ! OK, il veut jouer ? Il veut tomber de la minette ? Pas de problème ! Il me dévisage rapidement, osant un sourire détendu quand je le visualise avec des pics à brochette dans les yeux. Tout un tas. Ce mec vient de ruiner mon sanctuaire ET ma couverture, bordel ! — On va bosser dans ma chambre… Je souris à m’en décrocher la mâchoire. Jack Nicholson lui-même serait incapable de le faire. — Elz ? Ça va pas ? — Amusez… euh, bossez bien ! Ils font un passage à la cuisine où je l’entends proposer à son invitée une bière et des chips avant qu’ils s’enferment pour de bon dans sa piaule. Plein, plein de pics à brochette… Mon Dieu, faites qu’il soit du genre à baiser en silence ! Je n’ai juste aucune envie de savoir le son que fait Béthanie pendant l’orgasme. [...] Puis, lumineuse, l’idée vient. Je suis debout avant d’être sûre de moi. Il veut emballer des meufs à la maison ? Pourquoi le laisser faire, après tout ? Surtout si elles sont de la fac ! Je dois le virer, pas le laisser prendre ses aises. CQFD, je vais lui ruiner son plan cul ! [...] Je cours jusqu’au pieu et planque une de mes culottes sous la couette en la laissant un peu dépasser vers l’oreiller – il ne manquerait plus qu’ils baisent dessus ! Elle serait bonne à jeter ensuite – j’en lance une seconde sur le fameux fauteuil et débouche le déo en catastrophe. Le bouchon m’échappe et va rouler sous le lit, mais j’abandonne l’idée de le récupérer, percevant un remue-ménage en bas de l’escalier. Viteeeeeeeeeeeee ! J’appuie un peu plus fort que prévu sur l’embout et propulse une dose de déo senteur « frangipanier et orchidées sauvages », m’en prenant dans la tronche au passage. Je gémis, m’étouffe en crachotant, mais regagne la sortie quand même, un œil en déroute et tout larmoyant, l’autre encore opérationnel. Après avoir refermé la porte, je pars en sprint jusqu’à ma chambre dont je claque la porte pour m’y adosser, doutant sérieusement d’avoir été discrète.
"Je bute brutalement contre une forme massive et hurle sans réfléchir. Ce qui est stupide : T-Rex ne pourrait pas se tenir ainsi sur les pattes arrière, ça ne peut être lui, à l’extrême limite un ours qui passerait par là, mais rien d’autre. Sauf que la peur irrationnelle me coupe littéralement le souffle alors que j’essaie de me contrôler. Deux mains épaisses se posent sur mes bras et une voix moqueuse s’élève : — Ça va ? Je viens de raccompagner Béthanie à sa voiture. Oh ! je reconnais ce parfum… Mes yeux enfin habitués à la luminosité réussissent à percevoir les traits du visage de Silas et le petit sourire satisfait qu’il affiche. Je serre les dents en le repoussant. Mais il se penche en avant, me prenant de court. Mon cœur fait un raté, ma respiration se fait la malle, je suis prête à tomber en tas de gelée au sol… quand il attrape entre deux de ses doigts mon col – là où j’ai vaporisé ce foutu déo, quoi –, et le renifle. Juste ça. Il ne s’approche pas vraiment, n’envahit pas mon espace ; pourtant, je sens sa présence comme si nous étions collés l’un à l’autre. Et plus que le frangipanier orchidée, c’est son odeur à lui qui m’enveloppe. — C’est ce qui me semblait… Je garde les culottes en otage, au fait. Voilà tout ce qu’il me dit avant de rentrer dans sa chambre. Mon cœur continue de faire du grand n’importe quoi et j’avale ma salive. "
— Ça ne peut pas être vrai, souffle-t-elle. — Quoi ? Ses yeux me détaillent avec une sorte d’angoisse. — Toi… moi, ce baiser. [...]Sans prévenir, sa tête retombe sur mon torse et elle y presse une seconde son nez, comme pour me respirer. La sentir contre moi est juste trop bon. Mes yeux se ferment tout seuls tandis que mon étreinte se resserre un peu plus sur elle, protectrice. Mais cette manière de se blottir a un effet surmoi détonant. J’ai l’impression de devenir fort à son contact, prêt à n’importe quoi pour qu’elle reste un peu ainsi. Un colosse qui voit la vie en bleu. — On ne peut pas avoir fait ça, que tu en aies eu envie et que ça soit... réel. Impossible. Je ne comprends pas, explique-t-elle enfin. Merde, je me prends le contrecoup, c’est trop bête… Je glisse mes mains le long de son dos pour attirer ses hanches à moi. De ma paume à plat, je frotte doucement la peau découverte par sa veste courte dans cette position. La courbe de ses reins amène aussitôt des pensées qui ne vont pas vraiment m’aider à la calmer – ou me calmer, en tout cas. — C’était réel, je réplique en insistant sur chaque mot…